La Métropole du Grand Paris annonçait le 7 octobre dernier la mise en place d’un système de dérogations pour les véhicules polluants classés Crit’air 3, dont l’interdiction à la circulation est fixée au 1er janvier 2025.
Alors que l’APUR dénombre 442 000 véhicules particuliers et 59 000 professionnels concernés par la mesure, une partie significative d’entre eux pourra bénéficier sur critères d’un Pass ZFE 24h qui leur permettra d’y circuler jusqu’à 12 jours par an.
Même si l’on peut regretter le temps qu’aura mis la Métropole à se positionner, nous, élus écologistes de la Métropole et de la Région qui appelons depuis la première heure à ce que le déploiement de la ZFE soit assorti d’un accompagnement social et financier des plus précaires sommes satisfaits des publics ciblés par ce dispositif, à savoir :
- les titulaires de la carte mobilité inclusion
- les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP)
- les auto-entrepreneurs
- les travailleurs essentiels (santé, médico-social, employés des services d’aide et d’accompagnement à domicile, etc.)
- les personnes travaillant en horaires décalés
- les allocataires du RSA
- les personnes tributaires de leur véhicules pour l’accès aux soins
Le dispositif prévoit également un délai pédagogique pour les plus précaires avec une souplesse dans l’application des sanctions.
Cependant, bien que ces mesures semblent contribuer à poser les conditions d’une ZFE plus juste socialement, nous ne pouvons que continuer de déplorer le manque d’investissement de l’Etat qui laisse la Métropole du Grand Paris bien esseulée pour conduire la mise en place de la ZFE. En effet, la demande formulée à l’unanimité par les élus métropolitains et régionaux de gauche d’un déploiement du contrôle sanction automatisé, ainsi que des aides financières (notamment le Prêt à taux zéro) pour l’achat d’un véhicule propre restent depuis près de 3 ans classées sans suite. Or, il s’agit de 2 conditions préalables incontournables si nous voulons aboutir à une ZFE effective et juste.
Une inquiétude d’autant plus justifiée au regard des annonces budgétaires pour 2025 formulées par le Gouvernement, qui annonce des coupes dans les aides à la conversion et le budget des collectivités.
Plus largement, il nous faut rappeler le besoin d’agir de façon volontariste pour accélérer la transition de la voiture individuelle au transport collectif, avec des investissements massifs dans le développement des transports en commun, des aménagements en direction de l’autopartage, etc.
De la même manière, un travail pour un meilleur maillage territorial de l’offre de services publics, d’emplois, de loisirs, de commerces de proximité et d’activités culturelles, est inévitable si l’on veut réduire les besoins en déplacements motorisés.
Rappelons que l’Etat a déjà été condamné à deux reprises pour son inaction autour de la qualité de l’air quand chaque année ce sont près de 8 000 décès prématurés du fait de la pollution atmosphérique qui sont dénombrés.
L’heure est à la responsabilité.
Groupe écologiste, social et citoyen à Pôle écologiste à
la Métropole du Grand Paris la Région Ile-de-France