Le 12 novembre 2018, les représentants des 131 communes siégeant au Conseil Métropolitain adoptaient une délibération actant le déploiement progressif de la Zone à Faible Emissions (ZFE) sur l’ensemble du territoire. Après l’interdiction à la circulation des véhicules Crit’air 4 et Crit’air 5 depuis juin 2021, le document prévoyait que les véhicules légers de catégorie Crit’air 3 verraient à leur tour leur circulation limitée dès juillet 2022.
Mais c’est avec regrets que nous avons appris, par voie de communiqué de presse, que la présidence de la Métropole du Grand Paris avait finalement décidé le report de cette échéance à 2023. Pourtant, la communauté scientifique ne cesse de nous le dire, sur un territoire où la pollution de l’air cause près de 6 600 décès prématurés par an et où l’on peine à limiter le dépassement des seuils réglementaires d’émission de polluants, il y a urgence à agir.
Dans de telles conditions, comment accueillir cette annonce sans inquiétudes ?
D’autant que cela fait des années que les pouvoirs publics rechignent à déployer des mesures à la hauteur de la gravité de la situation. Développement de solutions alternatives à la voiture individuelle, investissement massif pour le renforcement du maillage territorial en transports publics, développement des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques sur le domaine public, renforcement de l’offre et de l’accessibilité des aides à la reconversion, déploiement du système de contrôle par lecture automatique des plaques, voilà autant de champs d’action qu’il nous faut investir sans délais et significativement.
Bien sûr le déploiement de la ZFE doit se faire de manière coordonnée et en intégrant pleinement les principes de justice sociale. C’est d’ailleurs en ce sens que notre groupe avait voté le vœu présenté au conseil métropolitain de juillet 2021, appelant l’Etat à reconnaître la Métropole comme territoire d’expérimentation du prêt à taux 0 pour soutenir la transition des ménages les plus modestes et à y mettre en place le système de contrôle sanction automatisé (CSA).
Mais ceci ne saurait justifier cette prise de décision sans information et dialogue préalables.
Par conséquent, nous élu.e.s du Groupe écologiste, social et citoyen de la Métropole du Grand Paris, appelons Patrick Ollier à soumettre à la délibération et au vote du Conseil métropolitain en sa séance du 15 février, le principe d’adaptation du calendrier de passage à l’interdiction des véhicule Crit’air 3. Un plan de communication d’envergure devra également être associé afin de poursuivre la sensibilisation et mobilisation des acteurs publics et de la population autour des enjeux de lutte contre la pollution.
Sylvain RAIFAUD et Anne DE RUGY
Présidents du Groupe Écologiste, Social et Citoyen de la Métropole du Grand Paris